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Responsable du transport de 80 % des marchandises mondiales — une valeur annuelle estimée à 4,5 trilliards de dollars selon Allianz —, l’industrie maritime joue un rôle clé dans l’économie globale. À juste titre, la gestion du risque a donc toujours fait partie des considérations de ses gestionnaires.

Mais, depuis quelques années, de nouveaux problèmes se sont ajoutés à d’autres, traditionnellement plus prédictibles (désastres naturels, défaillances mécaniques, erreurs humaines).

Le cyberrisque : un risque qui n’a rien de virtuel

Selon le magazine Risk Management, la forte croissance du commerce mondial et l’arrivée des nouvelles technologies ont amené avec elles de nouvelles problématiques, réunies sous le même chapeau : le cyberrisque.

Ces menaces d’un nouveau genre ont été prises au sérieux par l’IMO (International Maritime Organization). Elle a d’ailleurs publié, en 2016, son Guide préliminaire de directives sur la gestion des cyberrisques maritimes, où l’on retrouve des mesures de sauvegarde de haut niveau contre les cybermenaces actuelles et à venir.

Des menaces virtuelles, certes, mais terriblement réelles. Souvenons-nous de la cyberattaque NotPetya qui a frappé Maersk en juin 2017 ; de COSCO, paralysée pendant plusieurs semaines en juillet 2018 par un logiciel de rançon ; et, plus récemment, de MSC en avril 2020, et des bureaux chinois de CMA-CGM en septembre 2020.

Au fil du temps, une série d’initiatives et de mesures technologiques ont été développées par l’industrie maritime afin de rendre plus sécuritaire le transfert de données entre les milliers d’intervenants du transport mondial. On pense notamment :

  • Au Smart Maritime Network, un regroupement de l’industrie qui travaille à accélérer la standardisation des technologies utilisées par le transport maritime ;
  • À la jeune pousse ShipChain, qui s’affaire à mettre de l’ordre et de la transparence dans les moyens de communication souvent vétustes de l’industrie au moyen de la technologie de chaîne de blocs.

Le Port de Montréal n’est pas en reste. Notre réputation en tant qu’organisation innovante nous a valu d’être invités à participer à plusieurs projets favorisant la résilience numérique, dont :

  • Le réseau chainPORT, un regroupement de 13 ports dont l’un des objectifs vise à améliorer la cyberrésilience à travers la standardisation des données et des outils, et l’utilisation de la technologie de chaîne de blocs.
  • Le projet ePIcenter, qui regroupe 36 acteurs des secteurs logistique, commercial et portuaire à travers le monde et dont les travaux permettront, selon notre collègue Daniel Olivier, directeur stratégique et innovation, le déploiement de « technologies de pointe en matière de cybersécurité au service des chaînes d’approvisionnement canadiennes ».

De la gestion du risque des virus informatiques à la gestion d’un virus tout court

Les défis associés à la gestion du risque ne concernent pas que la cybersécurité. On l’a vu avec la disruption massive provoquée par la pandémie. Celle-ci, en frappant fort, a fait réaliser aux dirigeants que la seule façon de s’adapter était d’avoir accès à des données précises, en temps réel.

À cet effet, nos équipes se sont jointes aux principaux intervenants de la chaîne logistique locale, dont CargoM, afin d’offrir le maximum de soutien aux entrepreneurs de Montréal, de l’est du Canada et du Midwest américain.

Ce groupe de travail a réalisé une série d’actions telles que l’élaboration de listes des espaces d’entreposage disponibles, des informations relatives aux services prioritaires en transport et logistique et des mesures gouvernementales de soutien pour les employés.

Au Port, nous nous sommes associés à CargoM, Termont, MGTP, Scale AI et Ivado Labs pour développer et activer le projet CARGO2AI qui permet d’identifier et de traiter prioritairement les marchandises médicales pour contrer la COVID-19. Et afin d’aider les entrepreneurs d’ici et d’ailleurs à optimiser leurs transports outremer, nous avons également lancé commerceraveclemonde.com, une plateforme web qui répertorie les routes maritimes reliant Montréal à plus de 140 pays.

Gérer le risque : pas question d’arrêter. On continue !

Au cœur d’une industrie maritime en pleine évolution et face à tous ces nouveaux défis, nous sommes plus que jamais tournés vers l’avenir. Dans cette perspective, nous souhaitons remercier ici nos partenaires d’ici et d’ailleurs ainsi que les milliers de travailleurs qui nous permettent de penser autrement le transport de marchandises entre le reste du monde, le Québec, l’Ontario, le reste du Canada et le Midwest américain.