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montage Alexia

Engagée au Port de Montréal il y a bientôt 5 ans, Alexia a intégré l’équipe de la gestion des infrastructures à titre de soudeuse. À ce titre, elle travaille aussi bien sur des pièces fines que des infrastructures, en passant par des navires, des voies de chemin de fer, des passerelles, des pancartes, des escaliers ou des rampes. 

Q : Comment avez-vous découvert votre passion pour la soudure ?

J’ai eu le déclic à 22 ans : j’étais en voyage à Cuba et j’ai discuté avec un soudeur qui travaillait sur des sous-marins. Il m’a parlé de son métier pendant 2 heures… Je suis rentrée à la maison et me suis inscrite au cours ! Au départ, je ne connaissais rien en soudure. J’ai tout appris et je remercie encore cet homme qui m’a encouragée à le faire.

Q : Qu’aimez-vous dans ce métier ?

J’aime l’aspect manuel de ce travail. Je suis quelqu’un qui bouge beaucoup et, assise dans un bureau, je savais que ce n’était pas pour moi. Je peux travailler au Grand Quai, sur les voies ferrées, sur les navires ou dans l’atelier… J’adore le fait que chaque jour est différent. Et j’aime fabriquer les choses de A à Z ! Quand mon chef d’équipe m’explique un besoin, je fais mes recherches, je dessine les croquis, je commande l’acier, le coupe, le soude et le peinture.

Y a-t-il des obstacles à faire ce métier en tant que femme ?

Il n’y a aucun obstacle. Beaucoup pensent que pour être soudeur, tu dois être fort. Mais ce n’est pas vrai, parce qu’on a des outils : on a des grues, un chariot élévateur, etc. Je n’ai jamais besoin de soulever des objets de 100 livres. D’ailleurs, personne n’est supposé lever quelque chose de 100 livres. À la fin de la journée, ce n’est pas une job d’homme ou une job de femme, c’est une job et tout le monde peut la faire.

Quels sont les défis à surmonter en tant que femme dans un milieu professionnel essentiellement masculin ?

Au début, le défi est de faire sa place. Il faut rester forte, ne pas lâcher et ne pas se laisser faire. On doit avoir la confiance et la patience de prouver qu’on est aussi capable qu’eux. Je ne veux pas qu’on porte mon sac d’outils à ma place ! Avant d’être soudeuse, j’ai été barmaid pendant plusieurs années. C’était un bon entraînement ! Gérer des clients en état d’ébriété, ça développe la patience ! Maintenant, j’ai la confiance et l’expérience, et je sens que je pourrais aller travailler dans n’importe quelle compagnie et m’intégrer sans problème.

Constatez-vous une évolution positive pour les femmes dans le domaine ?

Il y a encore beaucoup de chemin à faire. J’ai déjà été dans des emplois où je me suis rendu compte que le stagiaire qui venait d’arriver était mieux payé que moi. Mais ça change tranquillement. Quand j’ai fait mon cours, j’étais la seule femme. Je suis retournée dans mon école l’an dernier faire une présentation, et il y avait 5 femmes dans le cours. Beaucoup de femmes connaissent mal ces métiers et ne pensent pas à les choisir comme option de carrière. Mais ce sont de bons emplois, souvent mieux payés que les métiers traditionnellement féminins. J’adore mon travail et j’ai une belle qualité de vie ! J’encourage fortement les femmes à les découvrir.