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Katryne Parenteau vue de dos

Katryne Parenteau est surveillante aux travaux maritimes et équipements flottants de l’APM. Mais c’est aussi une passionnée et une pionnière, qui s’est jointe aux cadets de la marine à l’âge de 12 ans et qui est par la suite devenue la première femme pilote de glace au Canada. Récemment, elle a franchi une nouvelle étape dans sa carrière avec l’obtention d’une maîtrise en gestion maritime de la Memorial University de Terre-Neuve. Toutes nos félicitations pour cet accomplissement et ce beau parcours au sein d’un milieu encore largement à prédominance masculine !

 

Katryne Parenteau au commandes d'un navire

Pourquoi avoir choisi de faire cette maîtrise ?

Mon objectif en entreprenant cette maîtrise en gestion maritime (MMM) était de parfaire mes connaissances du secteur, de développer mon esprit critique et d’approfondir ma compréhension des enjeux qui façonnent l’industrie maritime mondiale. Ce programme m’a permis d’acquérir une meilleure vision stratégique des opérations portuaires, de mieux comprendre les facteurs qui influencent les décisions commerciales et d’affiner mes compétences en gestion et en leadership.

En combien de temps l’as-tu réalisée ?

J’ai terminé ma maîtrise en cinq ans, tout en travaillant à temps plein à l’Administration portuaire de Montréal. Ce parcours a été exigeant, mais extrêmement enrichissant. Il m’a permis d’appliquer mes connaissances théoriques directement dans mon environnement professionnel, ce qui a rendu cette expérience d’autant plus précieuse.

Qu’as-tu aimé dans l’expérience ?

Ce que j’ai particulièrement aimé dans cette expérience, c’est la diversité des apprentissages, de la gestion stratégique aux aspects techniques des opérations maritimes. Les échanges avec d’autres étudiants, non seulement du Canada, mais aussi de différents pays, ont été très enrichissants et m’ont permis d’élargir mes perspectives. Une de mes réalisations dont je suis très fière est mon mémoire de maîtrise, directement relié au Port de Montréal, qui s’est concentré sur l’optimisation des opérations portuaires à travers la mise en œuvre du Port Community System (PCS) au Port de Montréal. Ce projet m’a permis d’appliquer mes connaissances à un contexte concret et de contribuer à une réflexion stratégique pour améliorer les opérations portuaires. Cette maîtrise m’a également offert l’opportunité de prendre du recul par rapport à mon travail quotidien et de développer une vision plus globale de l’industrie, ce qui a enrichi ma pratique professionnelle et m’a permis d’apporter des contributions concrètes à mon environnement de travail.

Quelle a été ton expérience en tant que femme dans un milieu à prédominance masculine ?

L’industrie maritime est historiquement un milieu masculin, mais je n’ai jamais vraiment eu de difficulté à faire ma place. En tant que première femme pilote de glace au Canada, il est vrai que souvent on m’a regardé un peu différemment, surtout au début, lorsque j’embarque sur le navire. Cependant, une fois que les capitaines constatent ma compétence et mon expertise, je gagne leur respect et je suis traitée comme une égale. J’ai toujours misé sur mon savoir-faire et mon engagement, et j’ai la chance d’évoluer dans un environnement où mon travail est apprécié. Je remarque également une ouverture croissante envers la diversité dans l’industrie. J’adore mon métier et je crois que ma passion et mon désir d’apprendre m’ont permis de surmonter les défis. J’espère que mon parcours pourra encourager d’autres femmes à envisager une carrière dans ce domaine passionnant.

Peux-tu expliquer le rôle d’un pilote de glace ?

Depuis 2015, j’exerce le métier de pilote de glace, une fonction spécialisée qui consiste à accompagner les navires étrangers transitant par le golfe du Saint-Laurent en hiver, entre le détroit de Cabot et Les Escoumins. Mon rôle à bord est d’évaluer l’état des glaces, de conseiller les Capitaines sur la navigation sécuritaire dans ces conditions extrêmes, de veiller à la progression du navire à travers les glaces et les embruns verglaçants, et d’optimiser les routes pour minimiser les risques comme l’emprisonnement dans les glaces ou l’accumulation de glace sur le pont du navire. Chaque hiver, j’essaie de faire un ou deux contrats, ce qui signifie que je dois quitter la maison entre 4 et 11 jours environ.

J’ai été la première femme au Canada à occuper cette fonction et, pendant plusieurs années, la seule.

Quels défis as-tu relevés en cours de route ?

Les défis ont été nombreux ! Jongler entre un travail à temps plein, ma vie de famille, une grossesse et un congé de maternité tout en rédigeant un mémoire de maîtrise avec un bébé à la maison n’a pas été facile. Cela a exigé beaucoup d’organisation et de persévérance. De plus, étudier en approchant de la quarantaine présente des défis différents par rapport à l’époque où j’avais 20 ans. Malgré tout, ce fut une expérience extrêmement enrichissante, qui m’a permis de repousser mes limites et de m’accomplir tant sur le plan personnel que professionnel.

Un mot de la fin ?

Cette maîtrise a été une étape clé de mon développement professionnel et personnel et je suis extrêmement reconnaissante envers mon directeur et mes collègues qui m’ont soutenue durant ce parcours. Je suis impatiente de mettre en pratique ces nouvelles connaissances pour contribuer encore davantage à l’évolution du Port de Montréal et du secteur maritime.