Gabrielle Voyer-Corbeil, ingénieure
Chargée de projet en ingénierie à la gestion des infrastructures, Gabrielle travaille actuellement sur le projet de réfection du terminal Canest, où sont manutentionnés les céréales et les grains conteneurisés au Port de Montréal, tels que le blé, les lentilles et le soya. Ses tâches incluent la supervision de la conception des plans et devis, de l’exécution des travaux et le suivi des projets.
Qu’est-ce qui vous plait dans votre domaine ?
J’aime particulièrement le génie civil pour son volet concret, où on transforme un plan en réalité tangible. Durant mes études, j’ai fait un stage pour un entrepreneur général qui m’avait mise en charge de gérer un projet de construction d’une cour d’école. C’est là que j’ai eu un coup de cœur pour la gestion de projet. J’ai décidé de faire ça de ma vie ! J’adore l’action qu’il y a sur un chantier. C’est très valorisant de voir le résultat final et ça procure à chaque fois un grand sentiment d’accomplissement.
Avez-vous rencontré des obstacles ou des défis en cours de route ?
Je considère avoir été chanceuse dans mon parcours et je n’ai jamais vécu d’intimidation, mais certains stéréotypes demeurent. Dans de précédents emplois, j’ai déjà eu droit à des questions en entrevue sur mon couple et mes intentions d’avoir des enfants. Et j’ai déjà travaillé sur un chantier où le superviseur refusait de m’adresser la parole, car j’étais une femme. Pour me poser des questions, il passait par le contremaître qui lui transmettait ensuite mes réponses. Ce sont des injustices vécues en tant que femme qu’on sait qu’aucun homme ne va vivre.
Y a-t-il des personnes qui ont fait une différence dans votre parcours ?
Dans mon expérience au Port, j’ai particulièrement beaucoup appris de mon collègue Luc Gendron, qui m’a prise sous son aile et m’a montré tout ce qu’il savait sur le métier. Il m’a permis d’évoluer et m’a donné l’opportunité de travailler sur le grand projet d’optimisation de la capacité ferroviaire. Aujourd’hui, je regarde derrière moi et je vois tout le chemin parcouru. Ça donne confiance pour la suite des choses !
Avez-vous des conseils aux femmes qui veulent se lancer dans cette voie ?
De foncer et d’aller là où il y a le plus d’action ! Les femmes ont énormément de qualités professionnelles et humaines à offrir sur les chantiers. Il ne faut pas sous-estimer nos compétences. Je suis persuadée qu’on peut apporter beaucoup en matière de travail d’équipe, d’organisation et de gestion de projet. Les femmes ont leur place, il suffit de la prendre !