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Julie Larrivée et Stéphane Paquet, hydrographes pour Pêche et Océans Canada

Polyvalent

Pour Stéphane Paquet, hydrographe pour Pêche et Océans Canada depuis 32 ans, c’est réellement un métier qui « sort de l’ordinaire ». Le temps se partage entre le travail au bureau, affecté à la production cartographique, et le temps passé sur le fleuve, à documenter les courants et marées et faire les levés bathymétriques. De son côté, la préférence est claire : « Je suis un gars de terrain », nous dit-il. Et au fil de sa carrière, il a vu « du territoire en masse, a été en Arctique, au Labrador, dans la baie James, à l’île d’Anticosti ». Et les levés bathymétriques, il appelle ça « jouer dehors ».

De son côté, Julie Larrivée est aujourd’hui superviseure, après avoir fait du terrain pendant de nombreuses années. « On forme des gens à être capables de faire toutes les unités. Tous les hydrographes sont polyvalents. Selon les besoins organisationnels, selon les envies, les employés peuvent être envoyés sur le terrain ou au bureau. On garde une grande flexibilité ». 

Que faut-il pour entrer dans ce métier ? « Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise formation. L’important, c’est une formation de base avec des notions de géographie ». Les candidats peuvent venir aussi bien d’une formation en géomatique que du domaine de la géographie, du génie civil, de la foresterie... Et une fois sur place, le reste de la formation est réalisée à l’interne.

 

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Reste-t-il des zones d’ombres dans le Saint-Laurent ? Aussi étonnant que cela puisse paraître, certaines zones demeurent peu connues des cartographes. « Autour de l’île d’Anticosti, dans certaines régions de la Côte-Nord et dans les profondeurs du golfe, certaines données datent encore de 1930 », précise Stéphane.

Au quotidien, les zones les plus documentées sont les petits ports situés sur toute la côte, ainsi que le chenal Québec-Montréal, qui est cartographié huit mois par an. Est-ce répétitif pour autant ? « Pas du tout » poursuit-il. « C’est impressionnant de voir à quelle vitesse les dunes de sable peuvent se déplacer au fond de l’eau. Les fonds marins changent tout le temps ». L’objectif de ces levés est d’identifier en tout temps les zones de danger, les élévations, les profondeurs, les épaves et les infrastructures portuaires, « tout ce qui peut être utile pour se localiser et pour que la navigation soit sécuritaire ». Dans les zones de forte navigation, chaque information est cruciale : « À certains endroits, on peut faire six ou sept sondages dans la même année », précise Julie. Ces informations sont ensuite diffusées sous forme d’Avis aux navigateurs et sont utiles à tous ceux qui circulent sur le fleuve.

 

carnet2021 automne gros plan carto imageUn métier en constante évolution

Une qualité nécessaire pour faire ce métier ? « Être prêt à toujours apprendre ! » dit Julie. L’évolution rapide des technologies nécessite d’être toujours à l’affût des changements et proactifs dans les apprentissages. « Rester à la page est un défi de tous les jours », poursuit Stéphane. « En six mois à peine, les logiciels et les techniques ont le temps de changer. »

D’ailleurs, depuis ses débuts dans le métier, Stéphane a pu constater l’incroyable évolution du métier. À ses débuts, les résultats des levés étaient enregistrés sur un rouleau de papier, et le travail cartographique était réalisé « à la mitaine ». « On inscrivait les noms sur la carte avec des petits papiers collants, en faisant bien attention à ne pas finir la journée avec des petits mots collés sur nos coudes. »carnet2021 automne gros plan carto aroy dhamel

Maintenant, il s’agit d’un autre monde où tout est informatisé. À bord du navire, les sonars mesurent la profondeur grâce à des ondes sonores. Des avions utilisent des lidars — des lasers — pour délimiter avec précision les côtes et les zones peu profondes qu’une embarcation traditionnelle ne serait pas en mesure d’explorer. Les données sont accessibles en temps quasi réel et les cartes apparaissent dans un visualisateur de cartes électroniques. « Tous les avis aux navigateurs se produisent en temps réel. » L’avènement de nouveaux standards offrira la possibilité de visualiser et coupler les nouvelles informations environnementales et d’obtenir le dégagement sous-quille des navires en temps réel dans les systèmes de visualisation de cartes électroniques et d’informations.

 

Et cette modernisation du métier est loin de s’essouffler. « Il y a actuellement un grand travail d’innovation dans le domaine de l’acquisition hydrographique », nous dit Julie. « D’ailleurs, le Canada se démarque dans le domaine. On est à l’avant-garde du point de vue avancement technologique en cartographie marine. »