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Le meilleur moyen de profiter du soleil italien en plein cœur de l’hiver québécois ? Selon Pierre Jullien, sommelier et copropriétaire du restaurant italien Graziella, il viendrait d’une région tempérée du nord de l’Italie et, au terme d’un grand voyage, arrive sur votre table en passant par le Port de Montréal…

 
 

Traditions

Tout commence sur les coteaux près du lac de Garde, en Vénétie, une région qui bénéficie d’un climat adouci par l’influence du lac et des sols fertiles favorables à la culture de la vigne. « C’est une région phare de l’Italie », avance Pierre Jullien, « où le vin est produit depuis toujours ». C’est d’ailleurs, après la Toscane, la deuxième région exportatrice de vin en Italie, presque entièrement consacrée à la production de vin. C’est là qu’est produit le Valpolicella classico, ainsi que ses grands frères, le Ripasso et le Amarone, un des vins les plus prestigieux d’Italie, réputé pour son élégance et sa complexité, mais aussi pour son goût unique, qu’on ne retrouve nulle part ailleurs.

Ce qui fait sa différence ? Sa technique de séchage de raisins pendant quelque 6 mois sur des caissons en bois, afin qu’ils perdent 40 % de leur poids et se concentrent en goût, explique Paul Desroches responsable des ventes Canada du domaine Pasqua Vigneti e Cantine.

Installée dans la région depuis 1925, la maison Pasqua perpétue la tradition depuis 3 générations. Fondée à Vérone par les frères Pasqua, elle exploite aujourd’hui environ 400 hectares et plus de 2 millions de pieds de vigne, avec une production de plus de 3000 tonnes de raisins. Entre la taille de la vigne, la récolte, le séchage des raisins, le design soigné des bouteilles et des étiquettes et la gestion du transport en vue de l’exportation, c’est un vrai travail de fourmilière où rien n’est laissé au hasard…

Mais avant qu’il n’arrive sur les rayons de la SAQ, il reste encore de nombreuses étapes. « On peut attendre entre 6 et 18 mois avant de voir la première vente de produit introduit à la SAQ », estime Paul Desroches.

 

Sélection

« Avant de mettre en marché un vin, nous commençons toujours par chercher à comprendre ce que les clients recherchent. », dit Ines Castillo, directrice à la gestion de l’offre à la SAQ. En fonction de l’évolution des goûts, des tendances, ainsi que des besoins en magasins, la SAQ lance des appels d’offres ciblés autour de critères de régions, de prix, d’appellations ou de cépage.

« La SAQ fait une présélection de plusieurs dizaines de produits pour lesquels elle envoie une demande d’échantillons », commente Paul Desroches. S’ensuivent des propositions de la part des différents agents et producteurs intéressés, qui seront soumises à des tests de sélection et des dégustations par un panel d’employés de la SAQ.

 « Nous avons quatre équipes de sélection des produits, répartis par produit et par pays », précise Ines Castillo. Quant au nombre de personnes qui participent à la dégustation, c’est toujours un nombre impair ! Autre aspect important du processus de sélection : le visuel de la bouteille, car l’habillage, l’étiquette et la forme de la bouteille sont aussi des facteurs qui influencent le choix des clients. « Le client achète avec les yeux… », dit Ines Castillo. « Mais il réachète avec ses papilles. » Ensuite, les produits préférés sont retenus.

Les tendances actuelles ? « On préfère aujourd’hui les vins plus fruités et généreux, moins boisés, ainsi qu’une part de plus en plus importante consacrée au bio », poursuit Inès Castillo. À la maison Pasqua, on a vu au fil des ans la demande diminuer pour les vins plus sucrés comme le Riciotto, au profit des meilleurs vendeurs plus secs d’aujourd’hui.

 

Transport

Après sa mise en bouteille au domaine, ça prendra une dizaine de jours avant que vin ne prenne le chemin du port de Montréal. Plusieurs étapes sont nécessaires, incluant la préparation de la commande, l’organisation de la collecte de produits par un transporteur local, ainsi que le contrôle qualité final.

Puis, départ en camion vers le port de Libourne, où il sera entreposé jusqu’au moment d’embarquer sur le navire. Le transporteur coordonne les déplacements afin de limiter l’attente en conteneur au maximum de 48 h. Ensuite, direction le port de Montréal ! 

Mais attention : le vin est un produit hautement sensible aux variations de températures, mais aussi d’humidité. Pendant tout le trajet, que ce soit par camion ou par navire, il doit être maintenu à température constante. Pour le protéger autant du gel que des grosses chaleurs, la meilleure option est le conteneur réfrigéré, qui permet d’assurer une température constante. En tous les cas, « la température de transport doit varier entre 5 et 18 degrés », précise poursuit Paul Desroches. Après son arrivée à Montréal, la SAQ prend en charge ses conteneurs dans un délai de 48 h-72 h du Port de Montréal.

 

Dégusation

Ne reste plus qu’à déguster… Les Valpolicellas classico ? « Des vins de soif et de fruits, très agréables, frais et faciles à associer avec de nombreux plats de pâtes ou de pizza. », suggère Pierre Jullien.

Quant au Amarone, il se révèle être le parfait allié de la gastronomie québécoise, en particulier pendant la saison froide ! « Ça va très bien avec la gastronomie d’hiver comme des viandes rouges, braisées ou mijotés », poursuit-il. Ce sont des vins parfaits à déguster quand il fait moins 20, au coin du feu avec un bon bouquin. Un vrai plaisir ! »

Le vin au Port de Montréal (2018) :

  • 94 millions de litres de vin italien
  • 325 millions de litres
  • 15 pays d’importation

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