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Établi dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, SOS Vélo s’attaque depuis 1995 au problème de la réinsertion professionnelle avec son produit phare : l’écovélo.

Ceux qui mettent le pied dans les ateliers de SOS Vélos ont tous un parcours différent : il y a celle qui a été aux prises avec des problèmes de toxicomanie, celui lui qui a perdu son emploi lorsque l’usine dans laquelle il travaillait depuis 20 ans a fermé, celui qui vit avec des problèmes de santé mentale, ou celui dont le TDAH mal pris en charge l’a fait décrocher prématurément de l’école. Mais ils ont tous en commun d’être mis à l’écart du marché de l’emploi et d’avoir de la difficulté à franchir le pas pour y réaccéder.

Le pari de SOS Vélo ? Nul besoin d’avoir des connaissances en mécanique, un diplôme spécialisé ou un CV exigeant pour franchir avec succès le programme de réinsertion et remonter la pente de l’accès à l’emploi. Le prérequis ? Avoir le goût d’essayer. À partir de là, on se lance… et on réussit.

26 semaines de cheminement

Le programme se décline en plusieurs volets et s’étale sur 26 semaines. Sur les quelque 3000 à 4000 vélos reçus en dons chaque année, le tiers environ est remis en état et revendu comme usagé, le tiers est entièrement démonté pour récupérer les pièces, et le dernier tiers est recyclé et transformé en écovélos. Le cadre, la fourche, le guidon, la tige de selle, la potence et les dérailleurs sont recyclés, tandis que toutes les autres pièces sont neuves, notamment les roues, la chaîne et le système de freinage. Pour finir, les vélos sont repeints avec des couleurs vives afin d’offrir un produit à l’allure distinctive. Pour assurer les différentes étapes de ce travail, les possibilités d’emploi sont multiples, de l’atelier de peinture à la soudure, du sablage à la vente en boutique.

La recette du succès, quant à elle, n’a rien de sorcier. « Des directives claires, des attentes précises et des retours positifs quand ça se passe bien. C’est formidable ce que les gens peuvent faire quand on leur donne un peu de renforcement positif », déclare Guy LaRocque, directeur général de SOS Vélo. Et rapidement, les aptitudes se développent avec, à la clé, la confiance qui s’installe. Le premier objectif de l’organisme, c’est donc avant tout de briser la spirale de l’échec. « Dès le début, on les fait monter un vélo pour que leur première expérience de travail soit un succès », poursuit-il.

Objectif : établir le lien de confiance

Pour lui, tout se joue au premier contact. « En entrevue, les candidats sont souvent très nerveux et déjà tellement habitués à l’échec. Notre priorité c’est d’établir un lien de confiance. » Alors quand un candidat se présente motivé, il veille à ne pas le laisser filer. « Je lui propose de commencer dès le lendemain, pour ne pas qu’il ait le temps de changer d’avis ! »

Et pour bien préparer au retour sur le marché de l’emploi, le travail sur les habiletés sociales est tout aussi fondamental que l’expérience procurée dans l’atelier. « Certains arrivent ici avec très peu d’estime et sont parfois incapables de communiquer avec les autres. » Alors, en marge du travail d’atelier parfois solitaire, les employés sont incités à se présenter aux autres et à participer à des activités communes. Pour ce qui touche aux problèmes relevant de la sphère personnelle, des rencontres avec des psychologues externes sont proposées à ceux qui en ressentent le besoin, en toute confidentialité.

Des histoires de succès à partager

Les résultats, quant à eux, sont probants : 90 % de ceux qui complètent le programme trouvent un emploi dès la fin et 10 % font un retour aux études. « Ils voient qu’ils sont capables d’apprendre dans un cadre hors scolaire… Ça leur donne la confiance nécessaire pour retourner sur les bancs de l’école ».

Et ça donne surtout beaucoup de belles histoires. Guy LaRocque, qui est à la barre de l’organisme depuis ses débuts, en a vu passer plusieurs et se dit toujours heureux de voir évoluer ses anciens employés. Il y a celle qui a aujourd’hui monté sa propre entreprise, celui qui est directeur d’une grande surface, celui qui vient de s’acheter sa première maison et d’y emménager avec sa famille, ou celui qui travaille dans une pharmacie. « Ils m’appellent quand ils ont leur première auto, quand ils décrochent leur première “vraie” job ou quand ils se marient. Ils sont fiers de partager leur succès ».

Au final, c’est une « belle entreprise qui existe grâce au soutien du grand public. Nous avons une clientèle qui croit en notre mission. » Une clientèle de particuliers et d’entreprises, à l’exemple du Port de Montréal qui a acheté cette année des écovélos dans le cadre d’une initiative interne de mobilité durable.

Pour en savoir plus, visitez le site web de SOS Vélo.