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Secourir une personne à la mer, réparer un moteur, souder, collaborer au chargement d’un navire… de multiples tâches qu’il faut maîtriser pour devenir matelot. Un métier qui n’a rien de monotone et qui est doté depuis 2018 de son tout premier diplôme : le diplôme d’études professionnelles (DEP) en matelotage offert à Lévis.

 

Pourquoi avoir créé ce DEP ?

Attendu depuis longtemps par les marins et par l’industrie, le DEP en matelotage a été créé en 2018 pour répondre à un objectif précis : former une relève compétente pour un métier en grand besoin. 

On estime qu’il y a plus de 3000 postes à combler sur les navires au Québec d’ici 3 ans, selon le Comité sectoriel de la main d’œuvre de l’industrie maritime, dans un domaine qui demeure méconnu du grand public en termes de débouchés professionnels. Traditionnellement, le métier de matelot s’apprenait « sur le tas » ou encore de père en fils – un type de transmission de connaissances qui ne suffit plus aujourd’hui à combler les besoins.

La formation, offerte à Lévis par le Centre de services scolaire des Navigateurs en partenariat avec le Centre de formation aux mesures d’urgence (CFMU) de l’Institut maritime du Québec et le Centre de formation en mécanique de véhicules lourds, accueille deux cohortes de 16 élèves par année et s’apprête d’ailleurs à célébrer son 100e diplômé. Le taux de placement au sortir de la formation, quant à lui, avoisine les 100%.

Pont ou machines ?

Quel rôle exactement joue un matelot sur un navire ? Ils sont affectés à deux types de postes : matelot de pont ou matelot de la salle des machines. Le premier se consacre à l’enveloppe extérieure du navire – entretien, réparations, navigation et chargement – tandis que le second fait appel à des talents en mécanique. Chacun sa spécialité !

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Josée Marquis

Changement de cap

Josée Marquis, récemment diplômée du DEP en matelotage, a fait le choix de cette nouvelle voie après un début de carrière dans le secteur de la logistique. « J’ai passé 16 ans assise devant un ordinateur, dans un bureau », nous dit-elle. « Je n’étais plus capable ! J’avais besoin de quelque chose qui bouge. Et ça, ça bouge ! »

Aujourd’hui employée de la Garde côtière, dont la mission est d’assurer la sécurité de tous les navigateurs dans les eaux canadiennes et de protéger l’environnement marin du Canada, Josée a fait ses premiers pas dans le métier au sein de l’entreprise CTMA, qui assure le ravitaillement des Îles-de-la-Madeleine. « Mon premier mandat était dans la salle des machines, mais je me suis vite rendu compte que ce que je voulais, c’était être sur le pont. Je veux voir l’eau, le ciel, les étoiles, le soleil se lever et se coucher… Aujourd’hui je suis vraiment contente de mon choix ! »

Un des grands avantages du métier, selon elle, est la flexibilité qu’apportent les horaires d’un emploi « sur l’eau ». « Je cherchais une autre carrière qui me donnait du temps pour moi. Là, on part un mois et ensuite on a un mois de congé. Ça me donne beaucoup de temps libre et j’en profite vraiment ». 

 

Briser la routine

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Bastien Painchaud

Du côté des exigences requises pour exercer le métier, on mise sur la polyvalence. Au programme : secourisme, sûreté, maintenance, systèmes de propulsion, manutention de cargaison, manœuvres de force, soudure, simulation de navigation… « On apprend tout le nécessaire pour naviguer, mais aussi des outils pour la vie » nous dit Bastien Painchaud, également diplômé et aujourd’hui à l’emploi de Groupe Océan sur les remorqueurs.

C’est d’ailleurs cette polyvalence qui le séduit dans le métier. « On fait des choses différentes tous les jours. On arrive le matin en pensant faire quelque chose et finalement on passe la journée à faire autre chose. Il n’y a pas d’horaire type et c’est ce que j’aime le plus. »

Après des études en philosophie et un parcours en restauration, Bastien a répondu à l’appel de la mer et de la navigation— une passion qu’il avait depuis l’enfance. « J’ai toujours été attiré par le milieu maritime. Ma crainte était que ça m’enlève le goût de naviguer… Mais c’est le contraire. Je suis tout le temps sur l’eau et ça me donne encore plus le goût ! »

Matelot au féminin

Encore majoritairement masculin, le métier tend à attirer de plus en plus de femmes. « Ça s’en vient… Les mentalités changent », nous confie Josée. « On est tout à fait capable de faire notre place. On a des forces : pas la même force physique que les hommes, mais d’autres forces, et ensemble, on forme une belle équipe ». De plus, notons que l’évolution des techniques et des appareils disponibles change la donne quant aux tâches les plus physiques : les charges de 60 livres levées à force de bras ont laissé place aux appareils et machines qui permettent de soulever plus efficacement les lourdes charges.

Tremplin vers d’autres fonctions

Le plus grand atout du programme selon nos deux finissants : la qualité du personnel enseignant ! Si la navigation est une histoire de passion, les enseignants et enseignantes du DEP semblent bien placés pour la transmettre. « Ce sont des capitaines, des ingénieurs, des mécaniciens : des passionnés par la navigation, l’enseignement et la transmission de leur savoir », nous dit Josée.

De plus, une fois à bord, il devient plus facile de franchir le pas vers d’autres postes. Quelques mois après avoir obtenu son DEP et son premier emploi, Josée Marquis a vite été chercher son brevet de timonière. Quant à Bastien Painchaud, il vise déjà à décrocher son brevet de capitaine. « Groupe Océan cherchait des matelots intéressés à poursuivre formation pour prendre la relève de capitaine de bateau-pilote. J’ai levé la main ! », nous dit-il. La route se poursuit pour nos deux matelots… Aucun obstacle en vue !

Quelques chiffres

Plus de 3000 postes à combler

Salaire :  40 000 à 85 000 $

16 étudiants par cohorte, 2 cohortes par an

100e diplômé attendu cette année

Taux de placement : 100 %