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Fondé en 1996, le Comité ZIP Jacques-Cartier est chargé d’une mission primordiale : conserver, protéger et mettre en valeur le fleuve Saint-Laurent. À sa barre, l’équipe composée de cinq employés, biologistes et spécialistes de l’environnement, multiplie les projets, les initiatives et les actions.

Des nichoirs pour les hirondelles de rivage

De l’île Bizard aux îles de Boucherville, de la rivière des Prairies au lac Saint-Louis, les membres du comité ciblent les diverses sources de pollution, les plantes envahissantes ou encore les espèces en péril, et interviennent sur les plans d’eau métropolitains, les îles, les rives, les ruisseaux, les milieux naturels et la trame urbaine. Les principaux défis du Saint-Laurent ? « Ça varie d’une région à l’autre. Dans la région de Montréal, il s’agit surtout de la pollution venant des municipalités et des rejets industriels. Ailleurs, ce sont davantage des problématiques liées à l’agriculture », explique Ariane Marchand, chargée de projet au Comité ZIP Jacques-Cartier.

Parmi les initiatives récentes, l’équipe a mis en place au printemps 2019 des nichoirs artificiels pour hirondelles de rivage. Cet oiseau migrateur, dont la particularité est de creuser son terrier dans les falaises près de l’eau, a vu sa population chuter de 98 % au Canada au cours des 40 dernières années. Aujourd’hui, on considère qu’il s’agit d’une espèce menacée.

Sur un terrain appartenant au Port de Montréal dans l’arrondissement Mercier-Est, le Comité ZIP Jacques-Cartier a donc aménagé une grande butte résistante à l’érosion et pouvant accueillir des dizaines de nids d’hirondelle de rivage. « C’est une butte de sable fin dotée de pans de murs qui résistent à l’érosion. Nous avons aussi ajouté 10 cm de terre végétale sur la butte et planté des semences indigènes pour éviter que le sable glisse et que les plantes exotiques s’y installent. »

Quant aux matériaux choisis pour accueillir les nids, l’équipe a expérimenté plusieurs formules, entre le béton, le sable et le bois. « On veut voir ce qui marche le mieux. » Habituellement, ce sont les parois en sable qui ont la préférence, mais le béton a l’avantage d’être beaucoup plus résistant. « Quant au bois, il demeure expérimental : c’est le premier en son genre au Québec, mais nous en avons vu en Europe qui fonctionnent très bien ».  

Les premières hirondelles sont donc attendues dans leur nouveau berceau au printemps prochain ! Et une fois adoptés, les nichoirs ont toutes les chances de devenir des points de chute réguliers pour ces oiseaux migrateurs. « Les hirondelles de rivage sont fidèles et reviendront certainement dans le même secteur, mais forcément dans le même trou. »

Notons que le Port de Montréal a réalisé une expérience similaire à Contrecoeur, près du site de son futur terminal à conteneurs, où 375 nichoirs ont été aménagés.

 

Des missions en tous genres

Parmi les autres chevaux de bataille du Comité ZIP Jacques-Cartier figure la renouée du Japon : cette espèce exotique envahissante, introduite en Amérique du Nord à des fins ornementales au 19e siècle, colonise rapidement les bords de plans d’eau et les milieux humides, étouffant au passage toute la végétation locale.

Ariane et ses collègues ont donc travaillé activement dans plusieurs sites à Rivière-des-Prairies et à Contrecœur sur un projet de contrôle de la renouée. Retirer les tiges, les rhizomes et les racines qui peuvent s’enfoncer à plus de deux mètres et s’étendre latéralement sur sept mètres, placer des géomembranes sur la terre pour éviter qu’elles repoussent… Mais en marge de ces actions de défrichage, un important volet de sensibilisation est nécessaire pour éviter que les propriétaires de terrains riverains ne négligent cette plante dès son apparition. « Il faut vraiment informer le plus grand nombre de personnes, car il suffit d’un terrain mal entretenu pour contribuer à propager la plante. » Des panneaux, des capsules vidéo, des feuillets d’information sur les méthodes de contrôle font donc partie des outils de sensibilisation développés par le comité.

 

Faire une différence

Des journées d’initiation à la pêche, des conférences, des corvées de nettoyage de rivages… les actions sont variées et l’équipe du Comité ZIP Jacques-Cartier n’a pas le temps de s’ennuyer ! « Ce que j’aime surtout dans ce travail, c’est qu’il permet de réaliser des projets diversifiés et d’avoir impact concret réel sur la biodiversité sur le fleuve. », poursuit Ariane. Et… bonne nouvelle, « on constate une bonne amélioration de la qualité du fleuve depuis 1996 ! ».

Le Port de Montréal est fier de soutenir le Comité ZIP Jacques-Cartier dans ses actions depuis 2009. Il contribue financièrement à différents projets, notamment à travers le Fonds d’action Saint-Laurent.