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« On aide toutes les femmes, peu importe leur âge, leur origine, leur statut, leurs croyances ou leurs besoins », explique Maud Briancourt, directrice adjointe du Centre des femmes de Montréal. Établi depuis 1973 sur la rue Saint-Urbain, celui-ci dessert un territoire qui va bien au-delà du quartier et même de la ville.

 

Un lieu, de multiples services

Aménagé sur quatre étages, le Centre des femmes est à l’image du type de services qu’il propose : polyvalent et hétéroclite. On y trouve aussi bien des salles de classe que des vestiaires garnis de vêtements à donner, une grande cuisine que des salles informatiques, une halte-garderie et de nombreuses pièces consacrées aux rencontres individuelles ou en groupe. Car chaque service adresse autant de réalités différentes que de situations particulières.

« On accueille des nouvelles arrivantes, des femmes autochtones, des Québécoises, des femmes en recherche d’emploi, des femmes victimes de violence… », poursuit Johanne Bélisle, directrice générale. « Notre mission, c’est d’aider les femmes à s’aider elles-mêmes et leur donnons les outils pour améliorer leurs conditions de vie et celles de leur famille ».

En jetant un coup d’œil sur les chiffres, on se rend vite compte à quel point le Centre des femmes représente une ressource précieuse ! Annuellement, l’équipe comptabilise quelque 30 000 appels et un total de 40 000 demandes, avec une moyenne de 100 femmes reçues chaque jour.

 

Au rythme de l’évolution des besoins

Les services les plus demandés sont l’aide à l’employabilité et les services psychosociaux de base. Mais en 46 ans d’existence, le Centre a vu se multiplier ses services au rythme de l’évolution des besoins. Au départ, il s’agissait d’un petit organisme créé dans un but surtout informatif — écrire sur le droit des femmes, conseiller et orienter les femmes qui cherchaient des ressources. « Très vite, le centre a été débordé d’appels ».

« Tout ce qu’on a développé au fil des ans en tant que service a été en fonction de la mouvance sociale », poursuit Johanne Bélisle. « Nous avons mis en place des services pour violences sexuelles, ainsi que des services d’accompagnement à la cour en violence conjugale et des services d’aide à l’emploi dans les métiers non traditionnels. »

 

#metoo

Récemment, le mouvement #metoo a par exemple changé la donne, en entraînant une prise de conscience et une libération de la parole face à l’enjeu du harcèlement sexuel et de l’agression. « On les accompagne dans leur cheminement, parfois pendant plusieurs années, pour retrouver leur estime de soi et reprendre le contrôle de leur vie », explique Johanne Bélisle. Grâce à l’expertise de son personnel, le Centre a par exemple mis en place des programmes de dramathérapie et d’art thérapie, qui ont donné lieu à des expositions et des créations collectives.

 

Nouvelles arrivantes

Dans le programme mère-enfant, adapté pour les femmes enceintes ou jeunes mères, les besoins sont différents : on brise l’isolement. « On leur ouvre la porte de l’intégration, de la francisation et de la création d’un réseau d’entraide. » Les cours de français s’agrémentent d’une touche ludique, comme apprendre des paroles de chansons de Céline Dion, que le petit groupe s’exerce à chanter le sourire aux lèvres. Pendant ce temps, les enfants sont entre les mains de Paola et de Dejanit à la halte-garderie située au rez-de-chaussée de la bâtisse : deux salles chaleureuses et colorées, abondamment équipées de jeux de toutes sortes. « On sait qu’ils sont en sécurité, » admet Rima, jeune participante du groupe qui met fièrement en pratique son français nouvellement appris. « Et en même temps ici, on nous aide à trouver un emploi ».

 

50 ans : nouvelle carrière, nouveaux défis

Du côté de l’aide à l’emploi, des ateliers offerts notamment aux femmes de 50 et plus ciblent d’autres réalités. « Ce sont des femmes qui ont déjà une certaine expérience, qui sont au mitan de leur vie et qui veulent revoir leur parcours professionnel ». Le programme qui leur est proposé fait le pont entre le bilan de compétences, la consolidation informatique et la mise à niveau en anglais. « Ce type d’atelier a vraiment une raison d’être », admet Lucie, participante à l’atelier. « Même si on a de l’expérience, on regarde une offre d’emploi et il y a souvent plusieurs éléments que nous ne connaissons pas, comme un logiciel ou un outil informatique donné. »

Ce qu’elles préfèrent dans ces ateliers ? « C’est la chaleur humaine qui fait la différence. On arrive ici démolies intérieurement. C’est comme une maison, un refuge. » Et la clé du succès réside dans l’équipe qui soutient les différents services : une équipe permanente de 50 employées, auxquels s’ajoutent quelque 600 bénévoles, dont 140 régulières « Le centre ne serait pas ce qu’il est sans l’appui de nombreux bénévoles, admet Maud Briancourt. » Une belle chaîne humaine de solidarité qui dure depuis plus de 46 ans !

Le Port de Montréal est fier de soutenir le Centre des femmes depuis 2012, notamment pour la confection et la distribution de paniers de Noël remis à quelque 750 familles annuellement.

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