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Numérisation, automatisation, intelligence artificielle, nouvelles technologies… L’industrie maritime se tourne de plus en plus vers l’innovation pour gagner en efficacité ou en transparence, accélérer les processus, sécuriser la chaîne d’approvisionnement ou encore réduire son empreinte environnementale.

 

Technologies complémentaires

Canscan, une jeune pousse montréalaise lancée en 2018, a le vent dans les voiles avec sa solution alliant intelligence artificielle et technologie visuelle, qui parvient à détecter à distance et de manière automatisée les conteneurs défectueux.

À sa tête, Jennifer Ivens contribue à faire entrer l’industrie maritime dans l’ère du futur. « C’est un domaine qui existe depuis le début des temps, et qui aujourd’hui est prêt à se moderniser et adopter des solutions numériques à grande échelle ».

La meilleure façon d’y parvenir ? En douceur… nous dit Jennifer Ivens. Une industrie millénaire, déployée à l’échelle internationale, est lente à adopter de nouvelles pratiques. « On dit souvent que l’innovation est disruptive (perturbatrice). Mais les meilleures technologies, pour qu’elles soient adoptées par ce milieu, doivent plutôt être complémentaires ». Et c’est bien ce que fait Canscan : « On ne cherche pas à remplacer ou automatiser la main d’œuvre, mais à faciliter le travail et gagner en efficacité ».

carnet2020 canscan jennifer ivensHors des sentiers battus

À la base, rien ne destinait la jeune femme à devenir chef d’entreprise dans le domaine de la logistique portuaire. Diplômée d’une maîtrise en sociologie, elle a fait ses débuts en statistiques démographiques. C’est à travers le bouche-à-oreille qu’elle découvre les possibilités associées au domaine maritime, entre analyses logistiques et indicateurs de performance liés à la chaîne d’approvisionnement. Poussée par cet intérêt, elle fait le saut chez MSC et devient rapidement analyste pour le département logistique.

C’est là que la jeune femme se rend compte des « défis posés par les temps d’attente et la congestion du côté des opérations » dit-elle. Avec l’idée de chercher un moyen d’optimiser les processus, elle quitte son emploi en septembre 2017 et lance sa propre entreprise, Canscan, qui voit le jour en janvier 2018.

Entre temps, Jennifer évalue ses options et prépare son plan. En s’associant avec des universités canadiennes, elle entre en contact avec des chercheurs en intelligence artificielle et peaufine sa solution : un système de détection des anomalies de conteneurs. Au Centech, l’accélérateur d’entreprises technologiques de l’ÉTS, elle obtient de l’aide pour développer la compagnie. L’Administration portuaire de Montréal, quant à elle, lui ouvre son réseau afin qu’elle puisse développer les algorithmes, évaluer les besoins et mette en place la solution. Grâce à des partenaires d’opération, elle peut tester son produit sur les terminaux et obtenir une précieuse rétroaction afin de perfectionner le système.

Comment ça marche ?

Utilisant l’intelligence artificielle, le système se connecte aux caméras des terminaux, analyse les images, identifie les conteneurs problématiques et renvoie les informations au client. Grâce à cette solution, le travail des vérificateurs se trouve grandement facilité. « Au lieu de chercher à vue d’œil les défauts de conteneurs et les cargaisons endommagées, on peut identifier à distance quels conteneurs doivent être vérifiés de plus près. On aide la main-d’œuvre à se concentrer sur les conteneurs défectueux. » 

Projets d’avenircarnet2020 canscan team

La compagnie a fait mouche dès son entrée en scène. Lauréat du Startupfest 2019, Canscan a aussi gagné le Milestone Community Kickstarter Contest 2020 avec des prix d’une valeur de 65 000 $ US. Testé et lancé à Montréal, le système est aujourd’hui déployé sur des terminaux de la côte ouest, ainsi qu’en Europe.

Quant aux affaires de la jeune compagnie, ils n’ont pas souffert outre mesure des impacts de la pandémie de COVID-19. « Il y a eu ralentissement du côté de certains partenariats en cours. Par contre, de nombreuses compagnies ont profité du ralentissement pour planifier et repenser leurs opérations, ce qui fait que nous avons reçu de nouvelles commandes. » Un avantage de taille : la technologie de Canscan permet de travailler de façon décentralisée, « ce qui dans le contexte actuel suscite de l’intérêt ».

Parmi les projets d’avenir, Canscan travaille actuellement à mettre au point une nouvelle technologie en collaboration avec le Port de Montréal. Le principe ? Un système d’analyse du flux d’entrée et de sortie des camions au Port, afin d’optimiser les déplacements.

Une chose est sûre, c’est que les projets de Canscan ont de beaux jours devant eux. « On sent une passion pour l’innovation à Montréal. Les opérateurs, mais aussi toute la communauté, l’administration, la chaîne d’approvisionnement, CargoM… Tout le monde est intéressé ! »