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Si la croisière s’amuse... c’est grâce à elle ! Responsable du divertissement des navires de croisières de la compagnie AIDA, Annett Beitlich se soucie autant de l’activité bricolage proposée aux tout-petits que du spectacle de danse endiablé de fin de soirée. Un métier à la routine pas comme les autres !

 
 

Plaire à tous

En 16 ans de carrière, Annett Beitlich ne compte plus le nombre de fois qu’elle a traversé l’océan ni les ports de monde entier où elle a fait escale, des Philippines aux Caraïbes, de l’Australie à l’Amérique du Nord. 

Sur des navires pouvant compter jusque 2500 passagers, elle s’affaire à organiser le divertissement et assurer la bonne humeur générale lors de trajets qui durent parfois plusieurs semaines. Pour l’épauler dans cette mission, son équipe compte une quarantaine de personnes : des danseurs, des chanteurs, un pianiste, un DJ, des techniciens de son, d’éclairage et de scène, une équipe d’animation pour les enfants, une coiffeuse, une accessoiriste pour les spectacles, une rédactrice responsable du bulletin quotidien et une équipe télé pour immortaliser le séjour !

Avec tout ce monde, elle met de la vie et de la joie dans les différents espaces du navire, comme la piscine, la discothèque, le théâtre, le bar intime, le club enfants... et dose selon les ambiances plus ou moins feutrées ou survoltées.

Chaque soir, le défi renouvelé est de proposer un spectacle qui accroche son auditoire. Du rock au disco, en passant par le piano jazz, l’humour ou le répertoire local, aucun genre n’est exclu. « Bien sûr, on s’adapte à la clientèle et on essaie de prévoir des genres qui cadrent avec les tranches d’âge présentes à bord, ainsi que des réactions du public au cours des soirs précédents. » Plutôt qu’une programmation passe-partout qui contente tout le monde chaque soir, elle vise plutôt le coup de cœur à tour de rôle pour chacune de ses clientèles. 

Quant à la programmation, elle oscille entre des spectacles exclusifs et des productions qui tournent d’un navire à l’autre. « Comme la majorité des passagers sont des croisiéristes récidivistes, on essaie de leur proposer une offre qu’ils ne retrouveront pas sur d’autres croisières au cours de l’année. »

Et pour deviner ce qui plaira à sa clientèle, ses 16 ans d’expérience sont un précieux atout ! « Par habitude, je sais qu’un public venu faire le tour de la Méditerranée est généralement plus jeune, alors qu’une croisière à destination de la Russie attirera davantage dans le bassin des 65 ans et plus. »

 

Une journée type

« Je commence par rencontrer les différents départements pour coordonner le déroulement de la journée. Les équipes du bar, de la réception, de l’hôtellerie, doivent toutes être tenues au courant des activités prévues selon la programmation préparée d’avance. »

Ensuite, Annett se tourne vers sa propre équipe pour faire le point sur le plan de la journée et prévoir les éventuels ajustements nécessaires. On s’adapte en fonction de la météo, des escales, des réactions du public au cours des autres soirées, mais aussi des possibles maux des artistes qui doivent monter sur scène. « On part avec une première version du plan de match et ensuite on avise. Ça ne m’est jamais arrivé de finir la croisière avec encore la version 1 ! »

Une fois la paperasse du jour réglée, elle passe à l’annonce de la programmation à tous les croisiéristes. « Bonne journée à tous ! »

En plus des activités à coordonner, il y a aussi la prochaine croisière à préparer, pour laisser le moins de place possible à l’improvisation. On regarde le trajet, les escales prévues, le nombre de passagers et les groupes d’âge à bord pour calibrer l’offre récréative. Il faut aussi prévoir les commandes de matériel brisé ou à renouveler. On ne veut pas manquer de jeux de société ou de livres pour enfants en cas de pluie !

 

Travailler en mer

Est-ce difficile de recruter du personnel sur un navire de croisière ? « La plupart des gens aiment ce travail et reviennent d’une croisière à l’autre. Comme tous les passagers sont en vacances, l’ambiance est toujours très détendue et amicale. »

Bien sûr, les longs séjours en mer peuvent être difficiles, particulièrement pour ceux dont c’est le premier contrat et pendant des périodes comme Noël. « Mais nous en sommes tous conscients et nous faisons notre possible pour adoucir ces situations. On travaille comme une famille et tout le monde s’entraide. »

Et côté humain, c’est toute une expérience... « On vit ensemble plusieurs mois par année. » Entre le moment où les artistes sont recrutés après une audition et le moment d’embarquer, l’équipe s’attache à monter les chorégraphies et répéter le spectacle pendant près de six semaines. Puis, les contrats à bord durent en moyenne quatre mois. « Il y a beaucoup de larmes le jour du départ ! Mais on sait qu’on se retrouvera un jour ou l’autre sur un autre navire, dans un autre voyage. »

Ce qu’elle préfère dans cet emploi ? Le sourire des passagers ! « Nous créons du bonheur », résume-t-elle. « Je ne me lève jamais le matin en me disant que je n’ai pas envie d’aller travailler. Sinon, je ne serais pas là depuis 16 ans ! » Et d’ailleurs, à bord, tout le monde connaît Annett... les enfants viennent lui parler comme si c’était leur grande amie, les habitués lui font la bise et l’appellent par son prénom. C’est bien simple, sur 1100 passagers du AIDAvita venu au Port de Montréal en juillet, il n’y avait que 10 néophytes. C’est un peu grâce à Annette !