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Plats variés sur une table

Située dans un quartier marqué par l’insécurité alimentaire, la Cuisine Collective Hochelaga-Maisonneuve se démarque comme un organisme multifacette, qui rassemble des espaces de cuisine collective, un service traiteur, une entreprise d’insertion professionnelle et une ferme agricole. 

 

Benoist De Peyrelongue
Benoist De Peyrelongue, directeur-général de la Cuisine collective Hochelaga-Maisonneuve

 Ébullition et évolution : une croissance impressionnante  

Né en 1986, cet organisme soutenu par le Port de Montréal dans le cadre de son engagement envers les communautés ne cesse de croître au rythme de besoins grandissants et du dynamisme de son équipe de direction fortement motivée pour faire une différence. 

« Je souhaite contribuer à faire progresser les choses », nous dit Benoist De Peyrelongue, directeur-général de la Cuisine collective Hochelaga-Maisonneuve. Ancien professionnel de la restauration, Benoist De Peyrelongue a évolué vers le domaine communautaire, cherchant à allier alimentation et engagement social.  Au fil des ans, l’organisme a ainsi connu une croissance remarquable, ajoutant des cordes à son arc pour mieux soutenir la collectivité. Plantation de semis dans une serre

L’inauguration cette année de la ferme agricole permet de faire pousser des tonnes de fruits et légumes frais au milieu de zones industrielles et d’îlots de chaleur, en plus de faire de l’insertion socioprofessionnelle et de mettre en place un centre de transformation et de distribution qui intègre une approche d’économie circulaire, où tous les résidus — épluchures, substrats de champignonnières, copeaux de bois des grands parcs — deviennent des fertilisants et engrais dans les champs.

En quelques années, l’organisme a ainsi augmenté sa production de 3 tonnes à 7 tonnes de légumes annuellement. En plus des 600 pieds carrés originellement plantés sur le toit de la maison-mère, se sont ajoutés 60 000 pieds carrés en maraichage, dont 8700 pieds carré en serre, aménagés sur des terrains cédés des zones industrielles de l’est de Montréal. Et c’est loin d’être fini, car la CCHM vise à atteindre 220 000 pieds carrés d’ici les trois prochaines années. L’objectif ? 50 tonnes de fruits et légumes produits localement d’ici 4 ans, qui viendront répondre à des besoins « de sécurité ET d’insécurité alimentaire », nous dit Benoist. Il y a une nuance... 

 

Paniers de légumes fraisDes besoins criants et une action concrète

La sécurité alimentaire passe notamment par les activités de cuisine en groupe dans les locaux de la CCHM. Des citoyens et des organismes empruntent les installations pour concocter des plats en grande quantité qui seront répartis entre les participants, réduisant les coûts tout en brisant la solitude. « À travers la cuisine en groupe, un réseau de collaboration et de mixité sociale se crée. On sert de tremplin vers l’autonomie pour des personnes vulnérables », explique Benoist. « C’est un outil puissant pour rebondir ». 

De l’autre côté, la lutte contre l’insécurité alimentaire passe par la distribution de denrées alimentaires. Pour cela, le pôle de l'Est a été créé en partenariat avec Moisson Montréal, en collaboration avec divers organismes du territoire. Sur la première année, ce sont environ 70 000 personnes qui ont bénéficié de ce pôle mutualisé pour les organismes de l'Est. Et là aussi, les besoins explosent. « Le visage de l’insécurité alimentaire change », nous dit Benoist. « Le réseau est sursollicité. On essaie de comprendre comment répondre collectivement à ce qui se passe. Ce ne sont plus seulement des gens qui sont dans la misère noire. On voit de plus en plus de personnes qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts, par exemple des étudiants et des jeunes travailleurs qui ne fréquentaient pas autant ces services auparavant. » Personnes dans une cuisine collective

En parallèle, ce pôle de l’Est accueille un volet d’insertion socioprofessionnelle destiné, entre autres, aux personnes neurodivergentes. Les apprentis suivent un parcours de 14 mois, touchant à la fois à la cuisine et à l’agriculture, ainsi qu’au travail de magasinier et au service à la clientèle. « On parle d’insertion de la fourche à la fourchette ! », poursuit Benoist. « L’objectif est de les guider, de les aider à choisir leur chemin, tout en respectant leur rythme et leurs préférences. » 

La prochaine étape ? La création d’un magasin à tarification sociale, dans lequel chacun paierait les aliments en fonction de ses moyens. 

 

Mur extérieur de la Cuisine collective Hochelaga MaisonneuveUn mot d’ordre : collectif

Autour de ces aliments frais, poussés, préparés et distribués dans tout l’est de Montréal, l’organisme est motivé par une mission sous-jacente : celle de réunir, de fédérer et de rassembler. « Ce qui nous intéresse, c’est la capacité d’agir collectivement. On sent une volonté dans l’Est. L’entreprise sociale prend sa place. Il y a un mouvement de collaboration et de mutualisation qui se développe entre les organisations, entreprises et les citoyens pour soutenir collectivement les organismes. Au final, c’est toute la collectivité qui en bénéficie. »