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Sans titre, Jordi Bonet, 1967

 

Contexte

« L’art est la richesse collective de tous les hommes : chacun a droit de le retrouver dans la maison qu’il habite, dans l’objet qu’il utilise, partout dans le pays où il vit. » Jordi Bonet, 1974

Né le 7 mai 1932 à Barcelone (Espagne) et décédé à Montréal le 25 décembre 1979, Jordi Bonet est le fils d’un chirurgien et le neveu de l’architecte qui a succédé à Antoni Gaudi pour l’édification de l’église de la Sagrada Familia de Barcelone. À 7 ans, suite à une mauvaise chute, il est amputé du bras droit. Cet événement dramatique marquera sa vie : pour s’en distraire, son père l’incite à se tourner vers l’art. En 1950, il s’inscrit à l’École des beaux-arts de Barcelone. En 1954, invité par un ami, il arrive au Québec et, deux ans plus tard, commence son exploration de la céramique. Il fabrique tout d’abord des objets utilitaires, puis crée une première murale de grand format en 1961 pour l’église Saint-Raphaël de Jonquière, murale qui sera suivie par beaucoup d’autres, tant en céramique qu’en béton ou en aluminium coulé. L’artiste fait le choix de l’aluminium pour sa capacité à réfléchir la lumière.

En 1966, il débute ses expérimentations avec l’aluminium avec notamment des portes pour le Centre national des arts d’Ottawa. En avril 1967, Jordi Bonet est chargé par le Port de Montréal de la réalisation de deux sculptures en aluminium à l’occasion de la construction de deux gares maritimes. Il les livrera un mois plus tard.

 

L'oeuvre

Selon l’artiste, cette œuvre représente le soleil comme symbole du tourisme et de l’accueil : il tient compte de la fonction des lieux où sont placées ses œuvres et du contexte particulier d’Expo 67, l’exposition universelle installée tout près. Quatre plaques situées à chaque coin rappellent les points cardinaux; elles pourraient aussi rappeler une vue à vol d’oiseau de la terre.  Les rayons du soleil sont rendus visuellement par de grandes tiges d’aluminium qui en jaillissent et en débordent. Le vocabulaire plastique de Jordi Bonet a souvent puisé dans les éléments naturels et notamment la puissance solaire fécondatrice. Il exprime ici l’énergie des rayons en traits inégaux et parfois courbés. Les tubes évidés autour des tiges évoquent les explosions à la surface de l’astre. Les autres éléments, plus abstraits, réfèrent aux forces telluriques. La diversité des textures procure une grande vivacité à la sculpture et une abondance de détails à contempler. Au-delà du thème, le travail de la matière passionne l’artiste.

Les deux œuvres du Port se distinguent de toutes ses autres commandes : pour chacune d’elles, l’artiste se sera adapté à son sujet, que ce soit une église, une école, un théâtre ou une gare maritime. Jordi Bonet a plusieurs fois revendiqué l’importance de l’art public en tant qu’art accessible à tous et facette primordiale de sa production artistique. Plusieurs œuvres monumentales de l’artiste se trouvent au Québec, dont la murale de béton du Grand Théâtre de Québec et celle de céramique revêtant la façade de la faculté des sciences et de génie de l’Université Laval. Il a aussi réalisé de nombreuses commandes au Canada anglais et aux États-Unis, dont les vitraux de la chapelle Our Lady of the Sky du Kennedy International Airport de New York.

Pascale Beaudet, Ph. D.

L’auteure remercie Laurent Bonet, fils de l’artiste, pour son aide précieuse.

 
 

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