Trafics et retombées

Avec un volume total de 35,3 millions de tonnes de marchandises manutentionnées en 2023, le Port de Montréal a enregistré une légère baisse de 1,8 % par rapport à l’année précédente. Cette diminution est principalement attribuable au secteur des conteneurs, qui représente 37 % du volume total avec 13,1 millions de tonnes, et qui a été fortement impacté par le ralentissement économique mondial.
La diversification des activités du Port a cependant joué un rôle important dans l’atténuation des effets de cette baisse. Les secteurs du vrac liquide, représentant près de 39 % du volume total avec 13,9 millions de tonnes, et du vrac solide, représentant 24 % du volume total avec 8,4 millions de tonnes, ont enregistré de meilleures performances et ont contribué à compenser la baisse observée dans le secteur des conteneurs.
Ces résultats soulignent la résilience et la capacité d’adaptation du Port de Montréal face aux défis économiques et aux fluctuations du marché. En tant que port diversifié, le Port de Montréal demeure le principal port à conteneurs de l’est du Canada et continue de jouer un rôle vital dans le commerce maritime et dans l’économie régionale et nationale.

Le secteur des conteneurs affiche une baisse de 8,9 % par rapport aux résultats de 2022 avec 13,1 millions de tonnes. Cette baisse est principalement attribuable au ralentissement économique mondial et à la dynamique postpandémique qui ont impacté la demande et les flux commerciaux.
Cette baisse s’explique par plusieurs facteurs :
- L’inflation et l’augmentation du coût de la vie ont conduit à une diminution de la demande en biens de consommation.
- Les entrepôts demeurent pleins, car de nombreuses entreprises ont anticipé les pénuries en remplissant leurs carnets de commandes pendant la pandémie.
- L’augmentation des taux hypothécaires a entraîné une diminution du nombre de mises en chantier dans le secteur de la construction résidentielle, impactant ainsi les importations de matériaux de construction via le Port. Par conséquent, les marchandises destinées à ce secteur, telles que la céramique, le verre, la pierre, le plâtre, le ciment, l’acier, etc., ont connu une baisse notable de 26 %.
Cependant, il est à noter de manière positive que les exportations des entreprises canadiennes vers les marchés internationaux ont enregistré une baisse plus modérée (2,9 %) par rapport à 2022.

En 2023, le secteur du vrac solide a traité 8,4 millions de tonnes de marchandises, enregistrant ainsi une légère baisse de 3 % par rapport à l’année précédente. Parmi les principales marchandises manutentionnées en vrac, on retrouve le fer, le sel, le sucre et le gypse.
Dans le secteur du grain, le bilan de la récolte 2023 est mitigé, principalement en raison des conditions climatiques extrêmes observées tout au long de l’année. En effet, des épisodes de sécheresse dans l’Ouest canadien ainsi que des pluies abondantes au Québec ont impacté la production, entraînant une hausse modeste de 2 % par rapport à l’année précédente.
Quant au secteur non conteneurisé, il a totalisé 257 000 tonnes en 2023, enregistrant une baisse significative de 37 % par rapport à 2022, qui était une année record.

En 2023, le secteur du vrac liquide a enregistré la plus forte croissance de l’année, atteignant 13,9 millions de tonnes, soit une augmentation de 6,8 %.
Cette croissance est principalement due à une hausse significative de 23 % dans les volumes d’essence à turbine utilisée pour les avions, stimulée par la reprise des voyages internationaux après la pandémie. Les huiles brutes et le pétrole non raffiné ont également contribué aux marchandises manipulées dans ce secteur.
Reflétant l’évolution vers des carburants alternatifs plus durables, l’éthanol a enregistré une augmentation significative de 106 % par rapport à 2022, avec près de 200 000 tonnes traitées. Cela souligne un changement vers des solutions énergétiques plus respectueuses de l’environnement.

La saison des croisières 2023 fait état d’un bilan très positif avec une augmentation de 33 % en termes de nombre de visiteurs.
Au total, 51 096 passagers ont franchi les installations de croisières du port, accompagnés de 16 203 membres d’équipage, au cours de 49 opérations, incluant 36 embarquements/débarquements et 13 escales. Notons également que le taux moyen d’occupation des navires s’est établi autour de 90 %, tandis qu’il était de 75 % en 2022.
Cette saison a accueilli cinq nouveaux navires pour la première fois à Montréal, soit le Hanseatic Inspiration de Hapag-Lloyd Cruises, le Vista d’Oceania Cruises, le Pacific World de Peace Boat, ainsi que le Viking Neptune et le Viking Mars de Viking Ocean Cruises
Le secteur des croisières au Port de Montréal confirme son évolution vers un modèle plus durable.
Le système de branchement électrique offert aux navires de croisières de passage à Montréal a été utilisé par 10 navires, ce qui représente une diminution de 400 tonnes de GES, ou l’équivalent de 105 voitures retirées de la circulation pendant toute une année.
De plus, les terminaux au Grand Quai disposent d’une connexion directe à quai pour le traitement des eaux usées, un avantage dont ont tiré profit 14 navires cette saison.